Notre sang n’a pas l’odeur du jasmin

C’est le récit d’une initiation : celle d’une jeune journaliste, Salwa, désertant sa vie parisienne pour couvrir les émeutes en Tunisie, connues sous le nom de « révolution de jasmin ». Elle se meut dans les strates de la société tunisienne, rencontre des activistes, des militants, des avocats, d’autres journalistes. Elle écrit, photographie, publie pour créer un pont entre ses deux pays. Son travail de journaliste va s’ouvrir, à son insu, sur une quête plus personnelle, celle d’un héritage perdu.

Son père meurt, elle découvre le pays dans lequel il est né.

Par son travail, elle se voulait miroir d’une société, protégée par ce bouclier qui reflète les autres. Or ce miroir se fissure. Les espaces se confondent.

Elle questionne sa présence ici, et l’énergie qu’elle place dans cette lutte qu’elle sent étrangère.

Finalement, c’est l’histoire d’une transformation : celle d’un pays, celle d’une famille, celle de Salwa…

À quel engagement mène la mise en récit du monde ?

L’écriture de ce spectacle répond à la nécessité de se saisir de cette question : À quel engagement mène la mise en récit du monde ? Elle est au cœur de l’écriture. Au cœur de la fable, aussi.

Le travail d’écriture a engagé de nombreuses rencontres en France et en Tunisie : des journalistes, des chercheurs, des étudiants, des militants de différentes régions, de différents milieux.

Il s’agissait pour l’auteure de s’immiscer dans les débats qui animaient alors les militants au sein des syndicats et de chercher, dans la vague révolutionnaire, des histoires singulières. Si les manifestants de la capitale et des régions déshéritées de Kasserine ou Gafsa scandaient les mêmes slogans, tous n’étaient pas en prise avec les mêmes enjeux.

Mais au-delà du travail de recherches, le propos de la pièce n’est pas de restituer des événements, mais de reprendre le souffle, l’énergie transformatrice qui s’est emparée de tout un pays pour nous redonner des puissances ici, aujourd’hui.

« Dans un contexte de mouvement social, Notre sang n’a pas l’odeur du jasmin résonne d’une manière particulière. La pièce invite à une réflexion sur les notions de révolte et d’engagement ! » Le Courrier de l’Atlas

« Autour du soulèvement de la fin 2010 en Tunisie, donnant le coup d’envoi des Printemps arabes, Sarah Mouline a construit une dramaturgie transcrivant l’énergie individuelle et collective qui a émergé de ce moment-là. » Ubiquité Culture(s)

Projection d’un film documentaire sur la Révolution égyptienne de 2011 à la médiathèque de Granville le samedi 29 janvier à 15h.